ÉDITORIAL. Les Vert·e·s ont lancé une initiative pour couvrir les toits de panneaux photovoltaïques. A droite, on mise plutôt sur le nucléaire. L’avenir électrique du pays se jouera en deux scrutins

L’idée aurait pu figurer dans la loi qui a triomphé dans les urnes, dimanche dernier: chaque nouveau bâtiment doit couvrir son toit de panneaux photovoltaïques. L’âpreté des débats parlementaires en 2023, année électorale, avait finalement éjecté du texte final ce qui devrait pourtant tenir de l’évidence à l’heure du réchauffement climatique.

Qu’à cela ne tienne, Les Vert·e·s, dans un esprit de recyclage qui leur sied, ont repris cet élément pour lancer, ce mardi, une initiative populaire. En appendice, les écologistes ont ajouté une obligation qui concerne les bâtiments existants, en accordant un délai jusqu’à 2050. Cette coercition aussi leur ressemble bien, ajouteront leurs adversaires.

### Un débat de retard

Faire de la politique hors du parlement fédéral, à l’écoute de la population, de l’économie et des associations. C’est le pari que Lisa Mazzone s’était lancé lors de la campagne pour accéder à la présidence des Vert·e·s, au printemps dernier. Voilà son vœu exaucé avec cette initiative populaire. A la Genevoise de démontrer que le débat sous la Coupole accuse du retard sur les citoyens. Le plébiscite de dimanche pour les énergies renouvelables devrait l’y aider.

L’autre enjeu de cette initiative tient de la philosophie politique. La majorité parlementaire n’aime pas les obligations. C’était vrai lors de la précédente législature et ça l’est encore plus depuis les élections d’octobre. Lors des deux dernières années, la production d’électricité issue du solaire a doublé en Suisse. C’est l’équivalent en kilowattheures de ce qui sortait d’un réacteur comme celui de Mühleberg avant sa fermeture. Un élan solaire existe dans le pays. Pourquoi diable vouloir obliger les citoyens à faire ce qu’ils font déjà, s’interrogent les plus libéraux?

Lire aussi: Nadine Masshardt, conseillère nationale socialiste: «La population suisse est en avance sur le parlement concernant l’énergie solaire»

A droite, aucun soutien à cette initiative ne se dessine. A peine connu le résultat du vote de dimanche sur les énergies renouvelables, l’UDC a trompeté la nécessité de faire repartir la filière nucléaire, seule capable de combler les lacunes supposées de la combinaison entre hydraulique, solaire, éolien. On sait le conseiller fédéral UDC de l’énergie, Albert Rösti, partisan de l’atome. Au PLR, on voudra a minima prolonger la vie des centrales en activité. La Suisse a-t-elle un avenir atomique? Une initiative populaire veut revenir sur la sortie du nucléaire, votée en 2017. Elle devrait être soumise au peuple en 2026. Si elle aboutit, celle des Vert·e·s suivra peu après. L’issue de ces deux scrutins déterminera le destin énergétique de la Suisse.

Lire aussi: La loi sur l’approvisionnement électrique, trop suisse pour échouer

Source: David Haeberli

Suivre ce lien pour lire le texte ou visionner la vidéo sur le site d’origine


««« Retour en arrière