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C’est un phénomène longtemps passé sous le radar en France. Frappant le monde entier, la dénatalité s’est, chez nous, accélérée ces dernières années, alors que notre pays pensait être une exception en Europe. Dans Les Balançoires vides (L’Observatoire), l’économiste Maxime Sbaihi analyse l’ampleur de cette chute des naissances et avertit sur les bouleversements économiques et sociaux qu’elle va entraîner. Entre les politiques natalistes promues par la droite identitaire, le « réarmement démographique » vanté par Emmanuel Macron et le déni à gauche, le directeur stratégique du Club Landoy et expert associé à l’Institut Montaigne propose des pistes de réflexions libérales pour permettre à ceux qui le souhaitent de faire autant d’enfants qu’ils le veulent, tout en n’instrumentalisant jamais le ventre des femmes.

L’Express : La dénatalité représente une évolution majeure du XXIe siècle. Et pourtant l’attention médiatique se concentre encore sur la surpopulation…

Maxime Sbaihi : La baisse des taux de fécondité a lieu sur tous les continents, et elle s’accélère. Mais nous n’avons toujours pas pris la mesure de ce phénomène, ni de ses conséquences. En moyenne, dans le monde, les femmes font deux fois moins d’enfants qu’il y a soixante ans. Et le nombre d’enfants de moins de 5 ans ne croît plus. En 2017, nous avons déjà atteint ce que le statisticien suédois Hans Rosling a nommé « peak child« , soit le pic mondial d’enfants. Nous nous dirigeons donc vers la décroissance démographique, elle est enclenchée mais encore invisible, et se matérialisera dans les prochaines décennies.

Les Canadiens Darrell Bricker et John Ibbitson avaient, dès 2019, averti sur cette décroissance dans leur livre Planète vide

Leur thèse prenait alors le contrepied des discours convenus et des projections officielles de l’ONU, qui tablait toujours sur une croissance continue de la population mondiale jusqu’à la fin du siècle et même au-delà. Mais Bricker et Ibbitson ont enquêté sur le terrain et compris que la chute de la natalité était plus rapide que présumée. Depuis, toutes les statistiques leur donnent raison. Même l’ONU, dans ses dernières projections, estime que le pic de population sera atteint vers 2084, avec 10,3 milliards de personnes. D’autres chercheurs anticipent même un pic plus précoce, dès 2040. Dans tous les cas, le XXIe siècle sera celui où la bombe démographique annoncée par des néomalthusiens, comme Paul Ehrlich, a fait pschitt.

La France a été le premier pays du monde à connaître une dénatalité, dès le XVIIIe siècle. Mais à l’inverse, elle a aussi, ces dernières décennies, cru pouvoir rester une exception en Europe, avec une natalité plus élevée que ses voisins…

La France est un cas démographique particulier à tous points de vue. Nous sommes le premier pays au monde à avoir expérimenté la dénatalité. Normalement, la transition démographique s’enclenche par une chute de la mortalité, suivie de celle de la natalité. Nous avons fait l’inverse. Le moment de bascule a vraisemblablement eu lieu avant la Révolution française. Les Françaises se mettent alors à faire deux fois moins d’enfants que les Anglaises. Mais les causes exactes restent toujours mystérieuses. Est-ce la conséquence des Lumières ? Un phénomène d’autorégulation face aux crises alimentaires ? Le développement de la laïcité ? Les historiens en débattent encore. La France, pays le plus peuplé d’Europe, se met à perdre de sa puissance démographique et se fait rattraper par ses voisins. Source d’inquiétude, la natalité devient une véritable obsession nationale après la défaite de Sedan en 1870, attribuée au manque de soldats et donc de bébés. On retrouve les mêmes angoisses et les mêmes instrumentalisations idéologiques sous Vichy. « Trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés, voilà les causes de notre défaite », explique Pétain en 1940.

Il y a bien des problèmes d’infertilité mais ils sont surtout liés à l’âge.

A l’inverse, sur ces dernières décennies, on a pu penser que la France avait inventé un natalisme fonctionnel grâce à une politique familiale efficace. On s’est bercé d’illusions, ne voyant pas que les naissances chutaient depuis 2011. Aujourd’hui, on commence enfin à prendre conscience que l’exception française est morte et enterrée. Nous sommes relégués au banal rang de suiveur de tendance. En presque quinze ans, le nombre de naissances sur notre territoire a reculé de plus de 20 %. Notre solde naturel est devenu quasiment nul. La France s’enfonce sur la pente de la dénatalité. On sait déjà que l’année 2024 fut encore moins féconde que 2023, pourtant marquée par la plus faible natalité depuis la Seconde Guerre mondiale.

Au niveau mondial, les causes de la baisse des taux de fécondité ne sont-elles pas positives, avec notamment l’éducation des femmes et l’urbanisation ?

Parmi les facteurs clés qu’on voit partout à l’œuvre, il y a l’éducation des femmes, la conquête de leurs droits, l’urbanisation, le développement économique et les avancées médicales. Parmi tous ces progrès, il y a aussi la chute de la mortalité infantile : on fait moins d’enfants parce qu’ils survivent à l’enfance. Plus de liberté, plus d’éducation, plus de richesse, plus de sécurité font mécaniquement baisser les taux de fécondité.

Mais jusqu’où peuvent-il chuter ? La question tracasse les démographes. Nos pays riches ont terminé leur transition démographique depuis longtemps. On a cru que le seuil de renouvellement des générations, soit un peu plus de 2 enfants par femme en moyenne, serait un plancher magique de fécondité, que le renouvellement des générations serait toujours assuré par une sorte de loi naturelle. Le Japon a démenti cette croyance, c’est encore plus vrai pour la Corée du Sud qui, avec un taux de fécondité de 0,7, n’est plus qu’à quelques générations de l’extinction démographique. Plus proche de nous, l’Italie a un taux de fécondité de 1,2 et enregistre chaque année 300 000 décès de plus que de naissances. Dans tous les pays riches, à l’exception d’Israël, la fécondité recule. D’où une interrogation centrale : est-ce voulu ou subi ? Est-ce le résultat d’une volonté délibérée, d’une baisse du désir d’enfants ? Ou est-ce plutôt le fruit d’une contrainte qui pèse sur les projets familiaux ?

On distingue les « childfree« , ceux qui revendiquent le fait de ne pas avoir d’enfants, des « childless« , ceux qui n’ont pas d’enfants indépendamment de leur volonté. Les premiers représentent selon vous une infime minorité. Vraiment ?

Il y a un battage médiatique autour des « childfree« . Ne pas vouloir d’enfant est bien sûr un choix de vie tout à fait respectable. La fécondité doit rester une question de liberté individuelle, au premier rang celle des femmes. Le mouvement « no kids » bénéficie d’un effet de loupe médiatique qui tend à surestimer son ampleur. Il est difficile de mesurer l’infécondité volontaire pour des raisons méthodologiques, notamment parce qu’on peut déclarer ne pas vouloir d’enfant à un instant précis puis changer d’avis selon les circonstances de la vie. Les enquêtes réalisées laissent à penser que la proportion des « childfree » est en hausse mais reste archi-minoritaire. Ce qui est moins médiatisé, c’est l’infécondité involontaire. Quand on demande aux Français leur nombre idéal d’enfants souhaités, le résultat agrégé évolue entre 2,3 et 2,5 depuis 2001. Autrement dit, il y a un décalage entre l’idéal et la réalité, ce qui permet de toucher du doigt une certaine frustration du désir d’enfant et tend à contredire la thèse d’une fécondité baissière par dissipation du désir d’enfant.

Y a-t-il une baisse de la fertilité ?

Les scénarios hollywoodiens raffolent d’une chute de la fécondité par explosion de l’infertilité. Il y a bien des problèmes d’infertilité mais ils sont surtout liés à l’âge. Dans tous les pays riches, les gens font des enfants beaucoup plus tard qu’auparavant. Les mères françaises accouchent aujourd’hui en moyenne à 31 ans, contre 26 ans dans les années 1970. La société a beaucoup évolué, mais pas les lois de la biologie, en dépit d’avancées médicales notables, notamment en matière de PMA. La fenêtre de temps s’est réduite pour faire des enfants. Du fait du rallongement des études, de la précarisation des jeunes actifs, d’un accès plus compliqué au logement, les maternités sont plus tardives et cela provoque un rétrécissement de la taille des familles.

La conjoncture économique joue-t-elle un rôle ?

Plus que jamais. Les générations aujourd’hui en âge de procréer, les milléniaux, sont arrivées sur le marché du travail en plein milieu de la crise financière de 2008. Elles ont ensuite connu la crise des dettes de la zone euro, la fameuse décennie perdue, puis la crise du Covid-19. Il faut rajouter à ce tableau la cassure générationnelle qu’est la crise du logement : pour les jeunes, la propriété immobilière est un rêve devenu quasiment inaccessible. Près de la moitié des moins de 30 ans vivent désormais chez leurs parents, à un âge où ces derniers emménageaient dans des maisons avec des enfants.

Un enfant est une lueur avant d’être un pollueur, c’est une puissante source d’innovation.

Enfin, il y a en France un vrai problème d’équité intergénérationnelle avec un modèle social qui appauvrit comme jamais les actifs au profit des retraités : quasiment un tiers des salaires bruts partent aujourd’hui dans les cotisations vieillesse. Résultat, le travail ne paie plus et le niveau de vie des actifs stagne au point même d’être rattrapé, pour la première fois dans notre histoire, par celui des retraités. Tous ces éléments privent les jeunes d’autant de moyens, d’espace et de temps pour réaliser leurs projets familiaux. Cette nouvelle réalité économique est beaucoup trop souvent éclipsée par les discours paternalistes et malthusiens.

A quel point la chute des naissances est-elle une mauvaise nouvelle pour l’économie d’un pays ?

Avec le temps, la réduction du nombre de bébés fait fondre les effectifs d’écoliers, puis d’étudiants et enfin d’actifs et de cotisants, qui représentent pourtant le socle de nos modèles économiques et sociaux. Nous avons fermé plus de 5 000 écoles depuis 2010 et notre population active devrait décliner sur les prochaines années. La jeunesse et la main-d’œuvre se raréfient. Le Japon est embourbé dans une crise économique depuis que sa population active a commencé à baisser en 1995. En France, la dénatalité est d’autant plus inquiétante qu’elle a lieu au moment même où la pression s’accentue comme jamais sur les actifs pour financer un système de santé et de retraites qui courbe l’échine sous le vieillissement des baby-boomers et un nombre record de 18 millions de retraités.

Moins de jeunes, cela veut aussi dire une société beaucoup plus conservatrice et moins innovante. Le Japon a spectaculairement reculé dans les classements de brevets et de créations d’entreprises. Le risque de la dénatalité, au-delà des points de croissance qu’elle confisque, c’est aussi l’installation de cet « état d’esprit d’abdication » que déplorait Raymond Aron dans ses Mémoires. Le retournement démographique contribue à nous faire basculer dans un nouveau Zeitgeist qui a troqué l’espoir contre le fatalisme, l’appétit du risque contre la peur du changement. Avec de plus en plus de cheveux blancs et de moins en moins d’enfants, comment s’étonner que le « c’était mieux avant » ait remplacé le « demain sera meilleur » ?

A l’inverse, la dénatalité n’est-elle pas une bonne chose pour l’environnement ?

On pourrait croire que la dénatalité est une bonne nouvelle pour la planète. C’est plus complexe que cela. Le réchauffement climatique et la soutenabilité écologique sont moins une question de taille de la population que de la manière dont celle-ci vit et s’organise. Pour les pays riches, il est d’ailleurs plus aisé de faire culpabiliser les pays encore en croissance démographique que de faire leur propre introspection ! Par ailleurs, cette pensée néomalthusienne est déshumanisante car elle réduit l’enfant à une simple variable d’ajustement. Or un enfant est une lueur avant d’être un pollueur, c’est une puissante source d’innovation et de contestation du monde établi. Il y a aussi une contradiction fondamentale entre l’invocation du bien-être des générations futures et la réjouissance de leur épuisement. Loin d’être une menace environnementale, les enfants donnent tout leur sens aux combats écologiques. Leur raréfaction va nous priver non seulement de moyens économiques pour réaliser la transition écologique mais risque aussi d’épuiser les dernières réserves d’optimisme et d’audace dont nous manquons terriblement dans nos sociétés vieillissantes.

Le natalisme est devenu un enjeu civilisationnel pour la droite identitaire, à l’image de Viktor Orban en Hongrie. Les résultats sont pourtant mitigés…

Il n’y a pas de solution magique. Je me suis amusé à passer en revue les différentes politiques publiques mises en œuvre, des exonérations fiscales aux prêts bonifiés, en passant par les chèques ou carrément des jours fériés pour procréer. Toutes ces tentatives ont une incidence hyperlimitée, pour ne pas dire nulle, sur la fécondité. La décision de faire un enfant est trop intime pour être provoquée par un jour férié, un décret ou une baisse d’impôt. On ne naît pas d’une incitation fiscale ! En revanche, le contexte général joue beaucoup. On constate que la fécondité résiste mieux dans les pays où les marchés du travail sont les plus ouverts aux femmes. La natalité flanche aussi quand les prix immobiliers augmentent.

Les bébés ne sont pas des obus, les ventres des femmes encore moins des canons !

Vous mentionnez la Hongrie où le taux de fécondité est remonté à 1,6 enfant par femme. C’est très peu compte tenu de l’arsenal mis en place par Viktor Orban, tels une exemption à vie d’impôt sur le revenu pour les mères de quatre enfants ou des prêts convertis en don pour les couples à trois enfants. Les naissances hongroises ne repartent pourtant pas à la hausse car la jeunesse émigre massivement. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Orban, son pays a ainsi perdu un demi-million d’habitants. Giorgia Meloni a aussi fait de la natalité une priorité, avec même un ministère dédié, mais les Italiens comptent de moins en moins de jeunes qui font, de surcroît, de moins en moins d’enfants. L’Italie est en train de tomber dans le cercle vicieux du piège de la basse fécondité duquel on ne ressort plus.

La France, avec sa politique familiale la plus généreuse de l’OCDE (3,5 % du PIB), a longtemps été considérée comme le pays nataliste par excellence. Les délégations étrangères se pressaient pour venir s’inspirer de nous. Ce n’est plus le cas. Il faut nous avouer que notre crise immobilière est devenue une crise générationnelle et démographique qui agit comme un frein sur la fécondité. Il faut aussi comprendre que notre système de garde des jeunes enfants n’a plus rien d’exemplaire. Un quart de nos communes ne dispose d’aucun mode d’accueil. Aujourd’hui des centaines de milliers de parents, principalement des femmes, doivent sacrifier leur carrière faute de mode de garde disponible ou abordable. C’est inacceptable.

Pourquoi critiquez-vous le « réarmement démographique » prôné par Emmanuel Macron ?

Les mesures sont minimalistes et l’expression très mal choisie. Cela rappelle une époque révolue où la démographie était militarisée. Les bébés ne sont pas des obus, les ventres des femmes encore moins des canons ! Je préfère parler de « réenchantement démographique ». Il faut se rendre compte que les jeunes générations manquent de temps, d’espace et de moyens pour concrétiser leurs projets familiaux. Les crises à répétition ont fragilisé leur entrée dans la vie adulte, la crise du logement s’acharne sur elles, la dépense publique les boude et la solidarité intergénérationnelle les plume. Il faut donc réinvestir dans la jeunesse et la petite enfance. Sous contrainte budgétaire, ayons le courage d’augmenter les salaires des auxiliaires de puériculture plutôt que les pensions de retraite ! Tout notre modèle social est bâti sur la répartition, donc la démographie. C’est la raison pour laquelle nous sommes infiniment plus sensibles à la dénatalité que d’autres pays.

L’immigration et le recul de l’âge de départ à la retraite sont des palliatifs au vieillissement d’une population. Pourtant, les Français ne semblent pas vouloir en entendre parler…

Faute de productivité, travailler davantage et plus longtemps sont des mesures de premier secours face à la réduction du nombre d’actifs que provoquent le vieillissement et la dénatalité. La France est parvenue à pousser son taux d’activité à un niveau record, nous pouvons nous en féliciter – même s’il y a encore de la marge du côté des seniors. En revanche, nous traînons tellement des pieds sur l’âge de départ à la retraite que nous sommes, après le Luxembourg, le pays de l’OCDE où le départ du marché du travail est le plus précoce. Ce n’est pas tenable. On ne peut durablement avoir à la fois une fécondité basse, une population active stable et une immigration faible. Ce nouveau trilemme démographique s’impose à tous les pays riches et implique de faire des choix sociétaux. Les Etats-Unis, le Canada ou l’Allemagne font le pari de l’immigration de travail. Hormis les évidentes questions d’intégration, l’immigration permet de pallier la pénurie de main-d’œuvre ressentie partout, aussi en France, mais c’est une rustine temporaire qui ne guérit pas la dénatalité. On constate dans tous les pays riches que la deuxième génération d’immigrés s’aligne sur le taux de fécondité du pays d’accueil, qu’elle fait autant d’enfants – c’est-à-dire aussi peu – que ceux-là depuis plus longtemps.

Les pays qui ne font plus de bébés mais qui sont réticents à l’immigration, comme le Japon ou la Corée du Sud, misent tout sur les robots pour éviter la décroissance économique. Pourtant, le Japon va manquer de 11 millions d’actifs d’ici 2040 et ne pourra pas intégralement compenser son manque de bras et cerveaux par la technologie. L’intelligence artificielle va peut-être changer la donne par un coup de fouet à une productivité désespérément plate mais l’ampleur reste incertaine. On constate en tout cas que la crainte ancestrale que les robots remplacent les humains fait désormais figure d’espoir inavoué dans des nations vieillissantes qui réalisent qu’elles vont manquer de travailleurs avant de manquer de travail. La robotisation est un pari technologique osé. La France est très en retard en la matière !

La natalité est un sujet prisé par la droite conservatrice, mais occulté par une partie de la gauche. Les libéraux peuvent-ils apporter quelque chose en la matière ?

Quand on écoute les discours d’Orban, la dénatalité est une peur ethnique et civilisationnelle. Cette droite identitaire veut plus de bébés par crainte des immigrés. Elle est prête à sacrifier son économie sur cet autel de la peur et même à pointer du doigt certains modes de vie. Face à cela, nous avons besoin d’un natalisme libéral qui ne juge personne, respecte les libertés individuelles, au premier rang celle des femmes, et reconnaisse la dénatalité comme une préoccupation économique et sociale. Cela devrait interpeller tous les partis : à gauche pour se demander comment notre modèle social y survivra et comment les inégalités qui se creusent dangereusement entre les générations y contribuent ; à droite pour questionner la pérennité d’un système économique déjà en sous-effectif ainsi que la survie de la valeur travail dans une société du vieillissement. Il faut aussi voir l’immigration de travail comme une solution complémentaire mais aucunement un remède. Surtout, il est essentiel de rappeler que l’Etat n’a pas à entrer dans les chambres à coucher. Son rôle, en revanche, est de lever tous les blocages qui empêchent les jeunes générations de faire autant d’enfants qu’elles le souhaitent. Cela nécessite une réorientation politique et un rééquilibrage générationnel envers la jeunesse. Hélas, nous n’en prenons pas le chemin…

Les Balançoires vides, par Maxime Sbaihi. L’Observatoire, 260 p., 22 €. Parution le 15 janvier.

Source: Thomas Mahler

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