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ÉDITORIAL. Le déjà très contesté programme d’allègements budgétaires occupera l’agenda de l’année 2025. Un défi pour la PLR Karin Keller-Sutter, qui se retrouvera à concilier ses rôles de grande argentière et de présidente de la Confédération

L’année 2025 promet d’être celle de Karin Keller-Sutter. La Saint-Galloise va entamer sa première présidence de la Confédération avec la stature de femme d’Etat. Un costume que n’ont même pas égratigné les quelques coups de canif du rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) sur le sauvetage de Credit Suisse, opération dont elle demeure la grande artisane. Depuis le départ d’Alain Berset, la PLR est la pierre angulaire du gouvernement, entre ses collègues annoncés sur le départ et les nouveaux arrivants. Parmi ces derniers, l’UDC Albert Rösti, dont la défaite sur le front des autoroutes a marqué la fin de la période de grâce.

La présidence, Karin Keller-Sutter semble y prendre déjà goût. Pour preuve, cette confidence lâchée à la RTS: «Enfant, j’ai toujours voulu être cheffe, diriger quelque chose.» C’était le soir de sa réception à Wil, dans son canton de Saint-Gall, où elle s’est fait le cuir avec douze années de Conseil d’Etat. Elle y était la Dame de fer. Une réputation à nuancer, car la PLR mâtine sa fermeté d’un sens politique aiguisé. A son arrivée au Conseil fédéral en 2019, elle avait ainsi su réunir syndicats et patronat pour faire barrage aux velléités de l’UDC de freiner la libre circulation des personnes.

Néanmoins, cette année réserve quelques écueils pour la responsable des Finances. Et pas des moindres. Elle est attendue sur le rapport Gaillard, dont la publication en septembre a provoqué un choc. Le document promet du sang et des larmes, sous la forme de coupes douloureuses touchant l’AVS et le rail, en passant par l’environnement. Les résistances sont grandes de la part de ceux qui accusent la ministre de sacrifier l’avenir du pays sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire.

Crainte pour le pouvoir d’achat

Dans un contexte où les Suisses craignent pour leur pouvoir d’achat (27% d’entre eux pensent que leur situation financière se dégradera en 2025, selon un sondage Comparis du 27 décembre), l’argument du frein à l’endettement peine à passer. La population a trop vu les autorités jongler avec les milliards durant le covid et l’affaire Credit Suisse. Le oui à la 13e rente AVS représente plus qu’un signal.

Lire aussi: Karin Keller-Sutter, une année présidentielle parsemée d’embûches

Karin Keller-Sutter devra sortir de son image de mère la rigueur et trouver un chemin. Il y a quelques mois, elle avait totalement manqué de sensibilité en divisant par quatre la subvention allouée à l’Eurofoot féminin. Une pingrerie qui fut tout sauf anecdotique tant elle a été perçue comme une humiliation par les femmes. Alors que les grandes votations sur l’Europe et la Suisse à 10 millions sont attendues pour les années suivantes, la question budgétaire sera le juge de paix de 2025 pour Karin Keller-Sutter et, avec elle, pour le gouvernement.

A relire cette interview donnée en pleine crise du Covid: Karin Keller-Sutter: «Si l’Etat n’est pas fort maintenant, quand le sera-t-il?»

Source: Yan Pauchard

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