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  7. Michel Barnier à Matignon...

À peine Michel Barnier nommé à Matignon que les visuels “CENSURE du Premier ministre” tapissent les comptes X (anciennement Twitter) des lieutenants insoumis. “En nommant Michel Barnier, le président refuse de respecter la souveraineté populaire et le choix issu des urnes”, persifle la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI) Mathilde Panot. “Obsédé par l’immigration, a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité, s’oppose au partage des richesses. Illégitime. On censure Barnier”, surenchérit l’élu du Val-de-Marne Louis Boyard en référence au vote “contre” du député de Savoie de l’article unique d’une proposition de loi abrogeant le délit de l’homosexualité en 1981.

Même son de cloche chez leurs alliés verts. “Au regard de l’orientation de la coalition et du gouvernement conduits par Michel Barnier, qui promeut et promet l’austérité budgétaire, la casse des services publics et le non-recul de l’âge légal de départ à la retraite, le Groupe Ecologiste et Social votera la censure du gouvernement conduit par Michel Barnier”, a fait savoir le groupe Ecologistes et Social dans un communiqué publié en début d’après-midi sur X.

Quelques minutes plus tard, la maison rose confirme que ses députés voteront également la censure, estimant que “Michel Barnier ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine”. Et le Parti socialiste (PS) de dénoncer une “situation d’une extrême gravité”. Sur X, le patron du parti Olivier Faure a notamment fustigé un “déni démocratique porté à son apogée”, avec “un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain”. Et le Premier secrétaire du PS de prévenir : “Nous entrons dans une crise de régime.”

La nécessité d’une majorité absolue

Mais la motion de censure signée par les députés du Nouveau Front populaire (NFP) a-t-elle seulement une chance faire tomber le futur gouvernement composé par Michel Barnier ? Pour l’heure tout porte à croire que la réponse est non. Pour rappel, une motion de censure est un instrument dont disposent les députés pour renverser un exécutif en poste. Mais le succès de l’opération est soumis à deux conditions. Le texte doit d’abord être signé par au moins 58 députés pour être soumis au vote.

Une première étape qui ne devrait pas poser de problème, les Insoumis ayant obtenu à eux seuls 72 sièges à l’issue du second tour des élections législatives anticipées. Reste que pour être adoptée, la motion de censure nécessite l’adhésion de la majorité absolue de l’Assemblée nationale, soit a minima 289 députés. Or, les rangs de la coalition de gauche ne sont garnis que de quelque 190 élus.

L’avenir de Barnier entre les mains du RN

Dès lors, sans le soutien d’une partie de l’aile droite de l’hémicycle, la motion de censure n’a aucune chance d’aboutir. Or, Michel Barnier étant issu des Républicains, il est quasiment certain d’être adoubé par sa famille politique. L’ex-président de groupe LR et député réélu Olivier Marleix a notamment confirmé “sa totale confiance en Michel Barnier”, un “homme d’Etat”, “respectueux de tous”. L’ancien eurodéputé a également reçu les félicitations du chef de file de la Droite républicaine Laurent Wauquiez qui a salué “un homme d’une grande qualité qui a tous les atouts pour réussir dans cette difficile mission qui lui est confiée”.

Restent alors, les élus du RN, qui en joignant leurs voix à celles du NFP, pourraient aboutir à l’adoption de la motion de censure. Michel Barnier serait donc contraint de remettre la démission de son gouvernement au président de la République qui serait alors obligé de nommer un nouveau chef de gouvernement. Un scénario qui, à moins de trois semaines de l’examen du Budget, s’apparenterait à une crise politico-institutionnelle inédite sous la Ve République. Raison pour laquelle Emmanuel Macron “s’est assuré” que le nouveau locataire de Matignon réunisse les conditions de stabilité et de rassemblement le plus large, assure l’Elysée.

Comprendre : préserver le successeur de Gabriel Attal des tentatives de renversement au Palais Bourbon. Interrogée par nos confrères de LCI quelques minutes après le communiqué de l’Elysée, Marine Le Pen est restée assez évasive, faisant toutefois savoir que son groupe attendrait “le discours de politique générale de Michel Barnier” pour se prononcer, de concert avec le président du parti à la flamme. “Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action”, a tweeté Jordan Bardella dans la foulée de la nomination de l’ancien négociateur européen du Brexit. Conclusion : Michel Barnier est à compter d’aujourd’hui, à la merci du RN.

Source: Ambre Xerri

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