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Des soldats suisses ont pris part dernièrement à des compétitions internationales auxquelles participaient également des Russes
Le sport peut-il vivre complètement à l’écart de la politique? L’histoire a plutôt tendance à démontrer que ce n’est pas le cas. Parmi les images célèbres, on se rappelle des athlètes afro-américains brandissant le poing sur le podium des Jeux olympiques d’été de 1968 pour soutenir la cause des droits civiques aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, le lien entre sport et politique porte notamment sur la guerre en Ukraine, et l’invasion perpétrée par la Russie voisine au mépris du droit international. La problématique touche directement la Suisse, puisqu’elle organisera les Jeux mondiaux militaires d’hiver en mars 2025. Et l’armée a pris une décision: elle a décidé d’empêcher toute participation de soldats russes, écrit la NZZ.
### Pas de visa
Le Conseil international du sport militaire (CISM) impose certes d’inviter les 141 nations membres aux compétitions. Ce que Berne a fait, Russie et Biélorussie y compris. Par contre, elle ne délivrera pas de visa d’entrée aux athlètes de ces deux pays. «La Suisse a indiqué par voie diplomatique aux délégations russes et biélorusses qu’elle avait émis une invitation, mais que l’entrée sur le territoire suisse ne serait pas accordée», communique Stefan Hofer, chef des relations médias de l’armée.
Certains pays, qui avaient boycotté d’autres compétitions militaires internationales en raison de la présence de sportifs russes, devraient donc a contrario se rendre en Suisse. Ce pourrait être le cas de la Pologne et de la République tchèque.
Tous les participants se retrouveront répartis entre différents sites. Lucerne assurera le rôle d’hôte principal, tandis que la région de Conches (VS) ou d’Engelberg (OW) accueilleront des épreuves.
### Suisses et Russes se sont côtoyés
En excluant de facto les militaires russes et biélorusses, l’armée s’évite passablement de critiques. Elle n’a cependant pas totalement pris ses distances depuis le début de la guerre en Ukraine, comme le montre la _NZZ_ en citant quelques exemples rapportés par Stefan Hofer. Récemment, des soldats ont pris part au semi-marathon de Sarajevo en compagnie de concurrents du monde entier, Russie y compris. Et l’année passée, la Suisse s’est rendue à trois championnats où les compétiteurs russes étaient également présents: judo à Saint-Domingue, tir à Rio de Janeiro et lutte à Bakou.
Une ligne précise a été définie par le chef de l’armée Thomas Süssli. Les délégations helvétiques peuvent participer à des compétitions incluant des soldats russes, à condition qu’elles ne se déroulent pas en Russie ou Biélorussie. Le sport prime sur la politique. En cela, Berne se calque sur la pratique du Conseil international du sport militaire (CISM). La majorité des Etats-membres s’oppose en effet à l’exclusion générale des nations frappées par des sanctions internationales.
Source: Philippe Boeglin
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