Création d’un Conseil de l’Ordre des Journalistes

[SuperMoove]

Par Louis-Auguste Bisson — http://images.nzz.ch, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=53687940 

Faut-il créer la profession réglementée de “Journaliste Expert” ?

Aujourd’hui, le 4ème pouvoir est exercé par toutes sortes d’acteurs auto proclamé-e-s “journaliste spécialisé-e en ceci-celà…” Ils se cooptent mutuellement, étant issus des (et “formatés” par les) mêmes “écoles”, toutes fabriques “d’Experts en toutes choses”. Il existe bien des lois qui définissent un statut professionnel du journalisme, et il existe aussi une commission délivrant la “carte de presse”, mais une myriade d’acteurs non clairement identifiables brouillent le paysage médiatique.

Tous ces “acteurs” s’accordent à pousser des cris d’orfraies et se posent en champions de la démocratie quand leur “indépendance” est menacée par l’un des trois autres pouvoirs (législatif, exécutif ou judiciaire), ou par leur “propriétaire”. Le même consensus se fait jour quand il s’agit de dénoncer le caractère toxique des réseaux sociaux en matière d’information.

On comprend d’autant mieux cette sensibilité que l’on comprend le “pouvoir” des médias. En effet, les médias exercent une fascination sur les citoyens. Ils sont donc potentiellement dangereux, en ce sens que l’individu fasciné n’est pas libre d’élaborer sa pensée sereinement, submergé qu’il est par les émotions que crée cette fascination. Les “professionnels” des médias sont conscients de la responsabilité qui en résulte pour eux dans l’exercice de leur “profession”, responsabilité qui les fait littéralement “faiseurs de rois” !

Cependant… Et pour commencer : pourquoi tant de guillemets autour de cette “profession” ? Pour une raison simple : il n’y a pas de “profession” journalistique. En tout cas, celle-ci n’étant pas réglementée, il y en a à peu près autant que – sinon de journalistes – de médias ! Pour comparaison, prenons l’avocat. Un avocat est un avocat. Aucun doute. Il se dit “avocat” car il est “avocat”, sinon… (pénal !). Par contre, aujourd’hui tout le monde est journaliste ! En effet, tout le monde peut se dire “journaliste”…

Ensuite, on observe que tous ces acteurs médiatiques sont moins prompts à dénoncer les insuffisances de leurs pairs en regard de leur “code de déontologie” (en réalité, il n’en est “un” qui s’impose…) qu’à donner dans l’excès inverse.

Enfin, n’est pas indépendant qui veut. Il faut pouvoir l’être… L’indépendance ne se décrète pas ; elle se gagne. Ce ne sont pas les lois qui fondent l’indépendance, c’est le courage. Or, la complaisance “moutonnière” dont font preuve la plupart des acteurs du secteur à l’égard des puissances qui gouvernent le monde est difficile à expliquer, pour ne pas dire… suspecte ?

Que pourrait être un-e “Journaliste Expert” ?

Les rendus des “États généraux de l’Information” nous le diront certainement… Cela dit, ils finiront probablement comme les rendus du “Grand Débat” et autres “Conventions Citoyennes”, et nous ferions peut-être mieux de commencer à le définir nous-mêmes, ce nouveau métier. Non ? Après tout, la question de l’indépendance et de la qualité des médias en matière d’information citoyenne est effectivement un pilier de la démocratie, non ?

 

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