LE SOUCI DES PLUS PAUVRES

Dufourny, la Révolution française et la démocratie

Cet ouvrage propose une approche novatrice de la Révolution française, explorant les périodes des Lumières jusqu’au Directoire à travers le prisme du parcours de Dufourny. Il met en lumière l’engagement passionné de cet individu, ainsi que de ses réseaux, notamment au sein des cordeliers ou des jacobins, en tant que défenseur ardent des droits des “infortunés”.

La question fondamentale posée est celle de la citoyenneté des pauvres : sont-ils considérés comme des citoyens à part entière ? Cette interrogation soulève des enjeux cruciaux pour la conception même de la démocratie, en lien avec l’accès des plus démunis aux droits politiques. L’exclusion des pauvres est entérinée dans la constitution de 1791, pour être abolie dans celle de 1793, puis rétablie à nouveau en 1795. Ce mouvement de balancier révèle les fluctuations du regard porté sur eux et met en évidence les tensions entre démocratie directe et démocratie représentative, exacerbées par l’émergence du sans-culotte, la mise en place du gouvernement révolutionnaire et la période de la Terreur.

L’examen de cette discrimination et des résistances qu’elle a engendrées soulève des interrogations cruciales sur la participation de tous à la vie politique, en particulier des plus démunis. Il incite à revisiter les fondements de la démocratie et son fonctionnement : non seulement le droit de vote, mais également la nature de la citoyenneté, la représentation du peuple et une constitution basée sur les droits de l’homme.

En somme, l’étude de la Révolution française à travers le prisme des plus pauvres révèle les tensions et les évolutions des idéaux démocratiques de l’époque. Elle invite à une réflexion profonde sur la nature de la citoyenneté et sur l’inclusion politique des segments les plus vulnérables de la société, éclairant ainsi les débats contemporains sur la démocratie et la justice sociale.