LA VULNÉRABILITÉ DU MONDE

Démocraties et violences à l’heure de la globalisation

La chute emblématique du mur de Berlin a suscité l’espoir d’une ère de paix durable et de prospérité mondiale. Cependant, loin de réaliser cette vision utopique, le monde contemporain est marqué par une prolifération de violences sous diverses formes. Dans un contexte de globalisation croissante, les manifestations de violence ne se limitent pas aux conflits armés traditionnels, mais englobent également des réalités telles que l’arbitraire étatique, les brutalités du capitalisme, ainsi que les exclusions physiques ou symboliques. Ces dynamiques hétérogènes reflètent les profondes divisions qui traversent notre société. Malgré les interdépendances techniques et économiques renforcées, les fondements du sens commun semblent s’effriter, laissant place à une crise de confiance dans le projet démocratique.

Dans ce paysage complexe, il est crucial de reconnaître les efforts déployés par les sociétés pour résister à ces violences et réaffirmer leurs valeurs fondamentales. Le droit, les politiques publiques, les leviers socio-économiques et même les pratiques artistiques sont mobilisés comme moyens de contrer l’oppression et de promouvoir la justice sociale. À cet égard, l’art se révèle être un outil puissant, véhiculant une fonction éthique et politique essentielle. À travers des images évocatrices, il met en lumière les réalités souvent invisibles de la violence et nourrit l’aspiration à la beauté en opposition à la barbarie. Cette esthétique de la résistance déstabilise la rhétorique de l’oubli et encourage une réflexion critique ainsi qu’un retour sur soi.

Pourtant, malgré ces résistances, l’issue de cette lutte reste incertaine. Le monde contemporain est le théâtre de tensions et de contradictions incessantes, où les forces du progrès et de la régression se confrontent. La question de savoir si le projet démocratique survivra à ces épreuves demeure ouverte. Alors que les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et complexes, il est impératif de cultiver un dialogue inclusif et de promouvoir des actions concertées pour construire un avenir où la dignité humaine et la justice prévalent sur la violence et l’oppression.